Eglise Saint-Trémeur

Patrimoine culturel La Collégiale Saint-Trémeur est construite en 1370 à l'emplacement d'un prieuré bénédictin fondé au XIIe siècle et durement éprouvé par la guerre de Succession de Bretagne (1341-1364). Une collégiale est le siège d'un groupe de chanoines. Membres du clergé, ils sont comme les prêtres au service des laïcs, mais vivent comme les moines selon une règle commune. la collégiale est supprimée en 1790. Edifiée par l'atelier de Saint-Herbot, le clocher-porche est très nettement inspiré des tours de la cathédrale Saint-Corentin à Quimper. Il porte à sa partie inférieure la date de 1529 et plus haut celle de 1535. Une flèche en en fin granit du Minez-Pempen (lieu-dit de la paroisse du Saint, près de Gourin) le surmontait. Elle fut foudroyée en 1575. L'ensemble atteignait alors 75 mètres de haut. Elle fut remplacée par une flèche de plomb haute de 30 mètres qui fut, elle aussi, détruite par la foudre en 1725. Cette tour monumentale est l'unique vestige de l'église édifiée au XVIe siècle. Le clocher-porche présente de longues ouvertures formant le dernier étage de la tour carrée. Dans le tympan de la porte double, à la base du clocher, se trouve la statue en pierre calvaire du saint - sans sa tête*. Son portail d'entrée et la baie de la tribune sont surmontés d'un arc en accolade de style gothique flamboyant. Sa partie haute est par contre influencée par l'art renaissant (motifs faits de losanges et de cercles alternés). On retrouve également ce décor de transition, caractéristique des édifices guingampais de l'époque, sur le clocher de l'église de Plouguer. Le clocher-porche classé Monument Historique en 1921. Les autres parties de l'église sont reconstruites dans un style néogothique sur les plans de l'architecte diocésain Ernest Le Guerranic, originaire de Saint-Brieuc entre 1881 et 1887. L'église actuelle comprend une nef de quatre travées avec doubles bas-côtés et voûtée sur croisées d'ogives. Les grandes arcades en tiers-point pénètrent directement dans les piliers cylindriques, elles sont surmontées d'un faux triforium et de baies gothiques. Le transept présente des ailes peu en saillie. Le choeur est accosté de deux chapelles qui ouvrent aussi sur les bras du transept. Il se termine par un chevet plat ouvert par une grande baie ajourée culminant à une quinzaine de mètres. En 2013, la municipalité, en concertation avec le diocèse, décide de doter l'église d'un nouveau vitrail, afin de remplacer celui datant du XIXe siècle qui présentait des dégradations de plus en plus conséquentes. Ce nouveau vitrail, d'une superficie de 33 m², est composé de 5 000 pièces de verre et présente 17 teintes différentes. Il a été dessiné par l'artiste-peintre bigouden Jacques Godin qui s'est inspiré du thème des sept jours de la Création. Ce dernier a ainsi inséré des éléments symboliques évoquant le temps dans les 65 éléments qui composent la rosace. Le maître-verrier Charles Rober de Pluguffan a été chargé de sa réalisation. *Saint-Trémeur est un saint breton du début du VIè s. Baptisé Gildas, on lui ajouta par la suite le surnom de Trech-meur - en breton "trec'h" signifie victoire, et "meur", grand - pour le distinguer de saint Gildas. Il fut confié par sa mère, Sainte-Tréphine au monastère de Rhuys pour y être élevé par saint Gildas. On dit que sa vie angélique était accompagnée de miracles que Dieu accomplissait par son ministère. Il fut décapité par son père le comte Conomor, à qui avait été prédit qu'il serait tué par son fils...