CHAPELLE DE SUXY A SAINT-BROINGT-LES-FOSSES

Chapelle situé au sud-est du village. Elle est inscrite sur l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 18 septembre 1926. Histoire de la ferme de Suxy. (ou Sussy, issu de " subsidium " : secours.). La ferme appartient au territoire de Saint Broingt - Les Fosses, et se situe au Sud - Est de la commune, près de la route nationale N° 74, à 2 kilomètres au Sud de Prauthoy. C'était une ancienne maladrerie ou maison hospitalière, destinée à recueillir les nombreux pèlerins qui se rendaient à Rome, Jérusalem, St Jacques de Compostelle. Pierre Herlingue dans " Sur les pas des anciens pèlerins " (Bull. de la Soc. Hist. et Arch. de Langres, N° 191, Tome XIV, page 363. Carte page 357) cite dans la liste des Anciennes maisons Hospitalières sur les Chemins de l'Actuel Diocèse de Langres, rubrique " Hospices de chemins " : Saint Broingt-les-Fosses : Sussy, N.-D et S. Sulpice (1141), supprimé en 1697. Construit sur la grande route de Lyon, Suxy était, d'après certains historiens, placé sur les lieux mêmes d'une ancienne station romaine détruite à l'époque de l'invasion des Barbares dans les Gaules. Son érection remonterait à 1141, époque où Eudes de Saint Broingt et ses fils Maurice et Barthélémy donnèrent une partie de leurs domaines. A cette époque, Suxy était un simple asile destiné à recevoir les nombreux pélerins qui se rendaient à Jérusalem ou à Saint - Jacques de Compostelle. En 1204, Vallo, sire de St Beroingt, fait remise de XIV deniers de cens sur Soucy. Outre les sires de Saint Broingt, on trouve parmi les principaux fondateurs de Suxy : Odon ou Eudes de Balesmes, Henry de Rochetaillée, Dreux son fils, Hugues de Rouvres, Ulric de Sacquenay, Alerme d'Isômes, son fils Albert de Montsaugeon et Eudes de Marey. En 1498, la maladrerie de Suxy est a demi - détruite par des bandes de Routiers et Ecumeurs de routes. Cet hospice qui devint plus tard un prieuré, reçut une charte, donnée par l'évêque de Langres, Geoffroy de Rochetaillée, ancien prieur de Clairvaux, et parent de St Bernard qui s'en sépara avec regret à l'époque de son élévation à l'épiscopat. St Bernard l'appelait volontiers " son bras droit; la lumière de ses yeux et son bâton de vieillesse " ( Saint-Bernard est le fondateur de Clairvaux en 1114, aidé des libéralités du comte de Champagne. ) Suxy fut érigé en prieuré, et en eut le titre et les revenus jusqu'en 1697, année où ses dîmes, cens et revenus furent transmis à l'hôpital de la Charité à Langres, qui, aujourd'hui encore, possède la ferme et la fait valoir. L'hôpital de la Charité fut fondé par l'évêque Sébastien Zamet en 1638 - 1640, à l'emplacement du vieux collège de la ville alors abandonné. Le prieuré de Suxy était sous le vocable de la Vierge, et Saint Sulpice en était le patron secondaire. L'Eglise se composait d'une nef immense avec deux ailes transversales, plusieurs autels et plusieurs cloches. L'entrée du choeur était fermée par une balustrade et une cloison en fer forgé et, en 1675, subsistaient les anciennes stalles où les religieuses venaient s'asseoir pour célébrer les offices. Attenant à cette Eglise, se trouvait la salle des malades, où lors d'une visite officielle faite en 1545, on trouva sept lits, autant de malades et de pèlerins. Lorsque cet hôpital cessa d'être en exercice, les directeurs qui portaient le nom de " Maistre " prirent celui de prieur, la maison étant devenue une sorte de prieuré. Le " Maistre " ou prieur de Suxy, avait la collation des cures de Vaillant et de Saint Broingt - Les Fosses, était lui - même nommé par l'évêque de Langres en sa qualité de Seigneur dominant de Saint - Broingt. Le bénéfice de Suxy ayant été mis en commande, c'est à dire confié à des laïcs ou à des prêtres qui n'avaient de cette dignité que le costume, le prieur était tenu d'y placer à son défaut un prêtre résident chargé de dire les messes pour acquitter les fondations. C'est ainsi qu'en 1584, on trouve Jehan Laurent, prêtre desservant le prieuré aux lieu et place du prieur véritable qui, peut - être, ne visita jamais Suxy. Actuellement ne subsiste de tout cet ensemble, qu'une antique chapelle, classée monument historique par un arrêté du 16 juin 1926 (datée du XII ou XIIIe siècle). Cette chapelle, parfaitement orientée, représente la moitié d'un des bas - côtés, celle du choeur - l'autre moitié ayant été démolie. L'accès à la première grande nef s'étendant à sa droite, se faisait par une large ouverture encore visible mais murée. Il en est de même pour l'accès à la seconde nef située à gauche. La construction a un caractère à la fois robuste et gracieux, du style ogival à ses débuts, mais encore sous la dépendance du Roman, ainsi que l'indiquent les modillons à l'extérieur, et à l'intérieur, l'étroitesse des bancs, le cintre de la piscine, la décoration d'une sobriété toute cistercienne de deux frustes chapiteaux, encore gauche et géométrique. Leur feuillage paraît présenter la lettre S, reproduite également au - bas d'un pilier : allusion sans doute à la première lettre de Suxy (appelé Succiacum en 1291) ou bien au nom du titulaire de l'Eglise qui était dédiée à Saint Sulpice. Autour de la chapelle, ont été repérés des restes de tombes. De nombreux ossements ont été retrouvés en ce lieu, et y a - t - on sans doute soigné à certaines époques, des pestiférés, et peut être même des lépreux , si l'on se rapporte à la tradition locale qui place à Suxy, un cimetière de lépreux. On peut voir au château de Saint Michel, appartenant à la famille de Grouchy, une grande plaque en pierre qui porte une longue inscription gravée en beaux caractères. Elle fut érigée semble-t-il, sur l'initiative de l'illustre maire de Langres, Jean Roussat, en 1604, à la mémoire de cinq de ses parents, tous successivement chanoines de Langres. L'un d'eux est Richard Roussat, auteur du plus ancien livre d'anatomie écrit en français et d'autres ouvrages curieux et rarissimes où des données scientifiques et médicales voisinent avec des divagations astrologiques. Le texte fait allusion aux voyageurs auxquels lui - même et un autre Richard, son neveu, mort prématurément, accordèrent une hospitalité appréciable en ces temps de routes insuffisamment praticables et peu sûres. Cette plaque se trouvait-elle dans une église de Langres ? Un mot de l'inscription incline à le croire. Mais, d'autre part, on est porté à la placer à Suxy, d'autant que celui qui l'a érigée et d'abord gravée de sa main, dit-elle, était Joseph Boillot, contrôleur du grenier à sel de Montsaugeon. Crédit : Jean Rigollot, feu mon père André Rigollot (ses notes manuscrites), et Robert Fourot (fils du fermier de la ferme de Suxy).

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